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La laïcité et l’école

L’école laïque a été créée en 1882 pour servir l’idéal républicain.

Pendant un siècle elle a surmonté les vicissitudes de l’histoire avant de subir des attaques qui constituent des dérives inquiétantes.

Les fondateurs de la IIIème république ont fait de la laïcité et de l’école des valeurs cardinales susceptibles de conforter des institutions menacées par des forces réactionnaires.

Dans la France rurale des années 1880, la majorité des habitants vit sous la coupe de notables et du clergé farouchement antirépublicains. C’est donc aux instituteurs que sera confiée la tâche de mener la bataille contre l’obscurantisme d’un cléricalisme qui ne désarme pas.

On attend d’eux qu’ils forment une avant-garde éclairée de la nouvelle république, qu’ils en soient les « hussards noirs » selon la belle formule de Péguy énoncée juste avant la guerre de 14.

Pendant un siècle l’école laïque va faire face à tous les soubresauts de l’Histoire.

Que ce soit dans la bataille menée autour des grandes lois : celle de 1901 sur les associations, celle de 1904 sur les congrégations et bien évidemment la loi fondamentale de 1905.

Que ce soit également lors de la parenthèse pétainiste des années 40, des tentatives cléricales à la libération ou bien des lois anti laïques Debré, Pompidou ou Guermeur.

 Cette capacité à résister permettra à l’école laïque de parvenir à une situation de statu quo à la fin des années 80.

Cela mérite d’être souligné car malgré la permanence d’une concurrence institutionnalisée, elle reste pleinement l’école de la république avec un rapport qui restera constant de 4 élèves sur 5.

Ce rappel historique doit être analysé et confronté à la période plus récente.

On l’a vu l’école laïque a connu des débuts difficiles dans une France hostile soumise à des forces qui ne désarmaient pas. Et pourtant…la grande majorité des familles fait confiance à la laïcité de l’école malgré les avantages consentis à l’enseignement privé majoritairement catholique.

S’il fallait trouver une raison elle serait à chercher à la fois du côté de l’engagement des enseignants, du rôle des écoles normales, véritables séminaires laïques, de la force du syndicalisme unitaire et des associations laïques.

Ce que l’on appelle les forces de progrès (partis, syndicats ouvriers et associations) malgré des divergences idéologiques souvent irréconciliables ne se sont jamais divisées sur cette question de la laïcité de l’école et ont, malgré les nuances parlé d’une seule voix.

La laïcité et l’école

La laïcité et l’école
Profs, ne capitulons pas !

Et pourtant à la fin des années 80, l’école et la laïcité vont être attaquées de l’intérieur par des forces qui exploitent les difficultés pour notre république à regarder en face son histoire et à l’assumer.

Ces forces volontairement culpabilisatrices visent à attaquer nos institutions au travers de l’esclavage, la colonisation, l’indigénisme en important aussi dans notre pays la question israélo-palestinienne.

L’événement déclenchant sera l’affaire dite des foulards du collège de Creil, à la rentrée 89.

Devant les atermoiements du ministre L.Jospin, E.Badinter, R.Debray, C.Kintzler et d’autres publient une tribune intitulée « Profs, ne capitulons pas ! »

Elle énonce que « si on n’applique la loi qu’à ceux  qui veulent bien s’y soumettre, comment un prof peut-il exercer son métier…Négocier en énonçant qu’on va céder revient à capituler… » Tout est dit dans ce passage qui, comme l’ensemble du texte est prémonitoire de ce qui va advenir….

Les années 90 vont être marquées par des ruptures dans le syndicalisme enseignant qui vont affaiblir le CNAL (comité national d’action laïque) le niveau politique et aussi associatif. Cela va favoriser l’émergence de théories de l’excuse, au nom de l’antiracisme et la laïcité va être minée de l’intérieur par le recours à des épithètes (ouverte, plurielle, inclusive, bienveillante) qui vont en dénaturer la portée.

Le résultat c’est que l’école va être de plus en plus affaiblie sur ses fondements laïques.

En 2003, près de 15 ans après les faits, la commission Stasi débouche sur la loi de 2004 sur le port ostensible des signes religieux quelle que soit la religion. Une loi bienvenue et équilibrée mais dénaturée par une partie de la presse qui veut porter atteinte à la laïcité de l’école.

Enfin cette loi vient trop tard puisque simultanément le recteur Obin dépose un rapport explosif sur les territoires perdus de l’école publique, un rapport qui sera « courageusement » glissé sous le tapis…

Désormais l’école n’est plus en mesure d’être l’école laïque telle que l’ont conçue les pères fondateurs de la république.

Une idéologie déstabilisante

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.Outre le cléricalisme catholique qui ne désarme pas, surtout sur les problèmes sociétaux, l’école doit affronter non pas une religion mais des attaques idéologiques de la part de l’islamisme radical.

 

La laïcité est remise en cause au travers du refus de l’enseignement de certaines parties du programme, celles qui forment le socle de la laïcité comme la shoah, l’évolution, la reproduction et un grand nombre d’auteurs jugés incompatibles par l’islam radical, contrairement à la très grande majorité des musulmans. Cette idéologie déstabilisante pour les enseignants, eux-mêmes victimes de brimades, s’abrite derrière le concept culpabilisant de l’islamophobie, concept inventé par les islamistes eux-mêmes.

Désormais la laïcité va se diviser entre ceux qui veulent lutter contre l’islamophobie en utilisant un amalgame avec la religion musulmane et ceux, de plus en plus minoritaires qui tentent de s’en tenir aux grands principes républicains originels, tout ceci dans un contexte de démission de l’état, des syndicats enseignants, des partis pour le plus grand bonheur des adversaires de la laïcité.

Pas de vague !

En 2013, la rédaction d’une charte laïque pour l’école par le ministre Peillon va susciter de l’espoir. Elle établit clairement les fondements de la laïcité, affirme que la liberté de penser ne peut aboutir au refus de certains enseignements et proclame qu’aucune croyance ou principe religieux n’est au dessus des lois de la république.

Là encore, les pouvoirs publics vont se montrer velléitaires et devant l’immobilisme de l’administration et des syndicats, les enseignants vont adopter la posture du « pas de vague » qui va limiter la portée de la charte.

Une enquête IFOP commandée en 2018 par le CNAL montre que dans le second degré, 3 établissements sur 10 ne l’affichent pas, 4 sur 10 ne la joignent pas au règlement intérieur et 7 sur 10 ne la proposent pas à la signature des familles.

Cette défaillance concerne bien évidemment les établissements en zone difficile, là où précisément cette charte aurait pu avoir un effet positif.

Encore une occasion manquée…

Le sommet va être atteint en décembre 2020 avec l’horrible assassinat du professeur Samuel Paty à la sortie du collège. Tout a été dit sur cet assassinat qui a provoqué une émotion quasi unanime dans le pays et la prise de conscience que ce professeur est mort pour avoir été un enseignant laïque, tout simplement.

Des perspectives inquiétantes

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.La loi sur le séparatisme a été votée en réaction, les initiatives ministérielles visant à mieux armer les enseignants en apportant aide et conseils ont été saluées positivement mais il y manque l’essentiel : la volonté de l’état et surtout la mobilisation du camp laïque.

 

Les perspectives actuelles sont inquiétantes, la gauche est profondément divisée et sa partie laïque est en train de toucher le fond…

Il en est de même du mouvement associatif lui aussi traversé par les divisions créées par les tenants de l’islamophobie.

Autant l’unité du camp laïque a permis à l’école de résister pendant tout le XXème siècle à un cléricalisme agressif, autant les divisions actuelles sont une bénédiction – si l’on peut dire – pour tous ceux qui au travers de la remise en cause de la laïcité, cherchent à atteindre la république et à faire tourner à l’envers la roue de l’histoire.

Il faut que des associations comme la nôtre se mobilisent avec d’autres, autour du CNAL pour porter une parole collective digne de celle des intellectuels engagés dans le « Profs, ne capitulons pas ! »

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